Fondée en 1750 et située au coeur de Mascouche, Saint-Henri est la plus ancienne des paroisses de la région des Moulins. L’église actuelle, construite en 1885, a remplacé un premier édifice issue d’une chapelle érigée en 1751.
Le cimetière, qui a déjà été près de l’église, a été déplacé sur le chemin Saint-Henri. L’entrée est située entre le 1198 et le 1204, chemin Saint-Henri.
Brève histoire de notre paroisse
Bien qu’il existe des vestiges d’une présence amérindienne autour des années 1000 et que nous sachions qu’au 16e siècle des Iroquoiens occupaient occasionnellement notre territoire pour chasser, le premier jalon historiquement vérifiable porte un nom et une date : Pierre LeGardeur, originaire de la Normandie, en France, arrivé à Québec le 11 juin 1636 avec sa famille. Il deviendra, en 1647, le premier seigneur de Repentigny. À sa mort, l’année suivante, c’est son fils aîné Jean-Baptiste qui prend la relève et qui construira, vers 1670, un manoir et un moulin près de l’actuel pont qui porte son nom. Peu après, il vend une partie de ses terres à Charles Aubert de la Chesnaye, qui sera le premier seigneur de Lachenaie. C’est ce dernier et son successeur Raymond Martel qui entreprendront officiellement la colonisation de la région vers 1701.
Le 27 octobre 1717, Pierre LeGardeur de Repentigny, petit-fils du premier seigneur, concède 21 nouvelles terres dans l’actuel Bas de Mascouche Nord et Sud, en bordure de la rivière Mascouche. Pour les besoins religieux, essentiels à cette époque, les colons doivent se déplacer par cette rivière et franchir d’importantes distances pour se rendre soit à Repentigny, à Terrebonne ou à Lachenaie, été comme hiver. Au début des années 1740, avec un peu plus de 200 habitants, il devient possible de demander aux autorités religieuses la permission de construire ici un lieu de culte.
Le 9 juin 1749, Mgr Henri-Marie de Pontbriand, évêque de Québec, permet enfin d’ériger une chapelle, un logement pour le prêtre et un cimetière. Dès le printemps suivant, tous les habitants participent à une corvée pour construire une première bâtisse en bois, petite et modeste avec ses 27 bancs. Les registres paroissiaux s’ouvrent le 29 décembre 1750 pour un premier baptême. Rapidement, avec l’accroissement de la population et son déplacement géographique vers l’actuel noyau institutionnel, il faut penser à se doter d’une nouvelle église plus centrale, plus grande et surtout mieux adaptée. Le 9 octobre 1781, ce deuxième lieu de culte est enfin ouvert et béni, sur l’actuel terrain de la fabrique, plus avant sur le chemin Ste-Marie, du côté de l’Hôtel de Ville. Le 20 juillet 1831, la paroisse est érigée canoniquement et son territoire est délimité, territoire qui variera au gré des fondations des nouvelles paroisses environnantes. Dès 1840, il faut agrandir l’église, faute de places. En juillet 1878, il devient urgent d’en construire une nouvelle.
Le 10 septembre 1881, la première pierre de la troisième et actuelle église est posée. On fait appel au célèbre architecte Victor Bourgeau, natif de Lavaltrie, qui avait réalisé le spectaculaire décor intérieur de la Basilique Notre-Dame dans la Vieux-Montréal, secondé par son ami et confrère Étienne-Alcibiade Leprohon. Ils réalisent un édifice néo roman à trois nefs avec un jubé et une sacristie. L’ouverture au culte se fait le 17 juin 1885. Tout étant payé, il est possible de consacrer l’édifice dès le 25 août suivant. Les bancs en pin, le plancher de la nef en érable verni, l’ancien maître-autel, les deux autels latéraux et le mobilier de la sacristie sont d’origine. Les trois cloches sont en opération depuis le jour de l’ouverture. En 1886, on démolit la deuxième église. En 1890 est construit l’actuel presbytère et, en 1905, est installé l’orgue Casavant, Opus 225, avec ses 15 jeux toujours bien fonctionnels. Rapidement, on fait appel aux services de deux artistes, le célèbre mascouchois d’origine Georges Delfosse et l’abbé Jules-Bernardin Rioux, pour réaliser les imposants tableaux du chœur. Les cadres dorés sont l’œuvre d’un sculpteur et menuisier de Lavaltrie, Lucien Benoît.
Depuis 140 années, notre église paroissiale demeure comme un phare au cœur de Mascouche, un lieu habité et fréquenté, un temple toujours beau et inspirant. Hommage et gratitude aux paroissiens d’hier et d’aujourd’hui qui ont toujours mis un point d’honneur à bien entretenir leur patrimoine et à le doter de toutes les commodités nécessaires. Qu’il suffise de penser au passage du charbon à l’eau chaude pour le chauffage en 1911, du pétrole à l’électricité pour l’éclairage en 1914; aux réaménagements qui ont suivi le Concile Vatican II entre les années 1960 et 1980; aux restaurations de la sacristie en 1997, des tableaux en 2004 et, plus proche de nous, du parvis extérieur avec les noms gravés des donateurs.
Et pour l’avenir, les projets et les bonnes volontés ne manquent pas afin que notre plus beau trésor continue de briller et de faire sens pour les nouvelles générations qui, un jour, le recevront à leur tour en héritage.
Pierre Gosselin, ptre-vicaire
29 juin 2025